La présente liste est adaptée du guide Ten Ways to Fight Hate: A Community Resource Guide (2017) du Southern Poverty Law Centre. Il décrit les dix recommandations ci-dessous de manière plus détaillée et conseille des mesures personnelles que l’on peut prendre pour se joindre à une lutte communautaire contre la haine.
La haine est devenue monnaie courante. Comment pouvons-nous y mettre fin?
Les préjugés sont une condition humaine, comme en témoigne notre riche histoire de discrimination contre des groupes et des personnes en raison de leur race, de leur religion, de leur handicap, de leur orientation sexuelle ou d’autres caractéristiques. Nous avons fait beaucoup de progrès en tant que nation, mais les stéréotypes et les traitements inéquitables sont encore omniprésents. Aujourd’hui, la haine revêt diverses formes. Les incidents motivés par les préjugés (comportements haineux sans qu’un crime ne soit commis) déchirent les communautés et peuvent mener à des crimes.
Partout au pays, les gens luttent contre la haine, élevant leur voix pour promouvoir l’équité, la diversité et l’inclusion. Les bonnes personnes s’élèvent contre les flambées de haine, souvent en plus grand nombre et avec une voix plus forte. La liste qui suit présente 10 principes pour lutter contre la haine dans votre communauté.
1. Agissez
Faites quelque chose. Les auteurs d’actes haineux, le public, et pire encore, les victimes, percevront l’apathie comme une acceptation de la haine. Les membres de la communauté doivent agir, sinon, la haine ne disparaîtra pas.
Exemple : Prenez le téléphone. Appelez des amis et des collègues. Organisez une rencontre avec les gens du quartier ou de la communauté. Proposez une action.
2. Joignez vos forces
Communiquez avec des alliés des églises, des écoles, des clubs et d’autres groupes de citoyens. Constituez une coalition diversifiée comprenant des enfants, des policiers et les médias. Recueillez des idées et faites participer tout le monde.
Exemple : Interpellez des groupes qui sont susceptibles d’intervenir en cas d’acte haineux, comme les syndicats, les professeurs, les groupes de défense des droits des femmes, les facultés universitaires, les organismes de défense pour des logements abordables et les groupes jeunesse. Mobilisez les entreprises, les écoles, les lieux de culte, les politiciens, les enfants et les membres de groupes ciblés.
3. Soutenez les victimes
Les victimes de crimes haineux sont particulièrement vulnérables. Si vous êtes une victime, signalez chaque incident – en détail – et demandez de l’aide. Si vous apprenez qu’un membre de votre communauté a été victime d’un crime haineux, montrez-lui votre soutien. Montrez que vous vous souciez des victimes. Réconfortez et protégez-les.
Exemple : Accompagnez une victime qui doit signaler un incident.
4. Exprimez-vous
La haine doit être exposée et dénoncée. Aidez les organes de presse à atteindre équilibre et profondeur. Ne discutez pas avec des membres de groupes haineux dans les forums alimentant les conflits. Exprimez-vous plutôt de façon à attirer l’attention sur l’unité et non la haine.
Exemple : Informez les journalistes, les rédacteurs en chef et les éditeurs sur les groupes haineux, leurs symboles et leur impact sur les victimes et les communautés. Mettez-les en contact avec des experts locaux.
5. Renseignez-vous
Une campagne fondée sur des preuves est plus efficace. Déterminez si l’incident implique un groupe haineux, et faites des recherches sur ses symboles et ses objectifs. Faites la différence entre un crime haineux et un incident motivé par les préjugés.
Exemple : La personne ciblée par des crimes haineux et des incidents motivés par les préjugés n’est pas la seule victime. Pourquoi?
6. Trouvez une solution de rechange
Ne participez pas à une manifestation haineuse. Trouvez une autre façon d’exprimer votre colère et votre frustration et pour les autres d’agir. Organisez une marche ou une parade pour l’unité afin de détourner l’attention des médias de la haine.
7. Faites pression sur les dirigeants
Les représentants élus et autres dirigeants communautaires peuvent être d’importants alliés. Mais certains doivent surmonter leur réticence – et d’autres, leurs propres préjugés – avant de pouvoir prendre position.
Exemple : Établissez des relations avec les dirigeants communautaires avant même qu’un incident haineux ne survienne. Renseignez les dirigeants communautaires sur les causes et effets de la haine.
8. Restez engagé
Faites la promotion de l’acceptation et prenez position contre les préjugés avant qu’un autre crime haineux ne soit commis. Sortez de votre zone de confort en communiquant avec des personnes qui ne font pas partie de votre groupe.
Exemple : Honorez l’histoire et soulignez les anniversaires.
9. Enseignez l’acceptation
On apprend les préjugés tôt, souvent à la maison. Les écoles peuvent enseigner la tolérance et l’acceptation. Organisez une journée de la diversité et de l’inclusion sur le campus. Sensibilisez les jeunes qui pourraient être susceptibles à la propagande et aux préjugés véhiculés par les groupes haineux.
10. Creusez plus profondément
Faites une introspection de vos préjugés et stéréotypes. Engagez-vous à mettre fin à la haine à la maison, à l’école, au travail et dans les groupes confessionnels.
Tôt ou tard, pendant votre exploration personnelle, vous rencontrerez des problèmes que vous ne pourrez résoudre seul. Les profondes disparités sociales et la discrimination systémique sont encore un véritable fléau dans notre pays. Ces problèmes n’attendent que des réponses et des gens pour s’y attaquer. Il y a dans chaque ville des dizaines de problèmes à résoudre : faim, logements abordables, violence familiale, taux de décrochage scolaire et brutalité policière, pour ne nommer que ceux-là. Un groupe de personnes bienveillantes, qui s’unissent pour s’attaquer à la haine, peuvent rester ensemble pour affronter tout problème de société. Des organismes de quartier ou communautaires regroupant des personnes de diverses origines pour travailler au changement sont présents dans bon nombre de villes et de villages. Si ce n’est pas le cas, de nombreuses ressources sont à votre disposition pour en créer un. Pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui?