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Déclaration de solidarité à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones

Les stéréotypes discriminatoires à propos des peuples autochtones des Premières nations, des Inuits et des Métis imprègnent la société contemporaine et ont un impact disproportionné sur les conditions sociales, économiques, éducatives et sanitaires des hommes, des femmes et des enfants autochtones.

Aujourd’hui, nous partageons des mots d’écrivains autochtones qui nous aident à mieux comprendre cette injustice et le travail que nous devons faire pour développer des relations respectueuses et justes entre les premiers peuples et le Canada. Nous vous invitons à partager avec nous ce que vous avez appris au cours du mois national de l’histoire autochtone, et à transmettre ces leçons à vos amis, votre famille et vos collègues.

« Je remarque que beaucoup de gens ici dans le Grand Nord blanc ont été choqués par la brutalité des policiers qui ont assassiné un homme noir. C’était comme si le racisme existait dans un pays lointain ou était quelque chose d’étranger pour eux. Mais c’est le cas ici, au Canada, à grande échelle, depuis la création de ce pays.

Les autochtones ont peur pour leurs vies chaque jour à cause du racisme. Connaissez-vous l’histoire de Colten Boushie, Cindy Gladue ou Neil Stonechild? Ce sont quelques noms parmi les nombreuses personnes qui sont mortes du fait du racisme– Renseignez-vous à leur sujet. »

Brandi Morin, « Canadians shocked by George Floyd’s death should face up to the Indigenous struggle here at home, »   Toronto Star, le 6 Juin 2020

« Je veux que les canadiens comprennent que le droit d’envoyer leurs enfants à l’école secondaire n’existe pas réellement pour beaucoup de communautés autochtones du nord. Il s’agit souvent d’un choix entre la survie et l’éducation… Je pense qu’il y a une couche de racisme affectant les peuples autochtones qui sera toujours présente dans la société canadienne. On commence enfin à s’en rendre compte et à la reconnaître. Mais c’est un processus qui prend du temps. »

Tanya Talaga, auteur de « Seven Fallen Feathers: Racism, Death and Hard Truths in a Northern City »

“Parmi toutes les expériences douloureuses liées à la disparition d’un être cher, l’une des plus pénibles est le racisme visant une sœur des Premières Nations disparu(e). Nous entendons des propos tels que: « J’ai entendu dire qu’elle était une véritable fêtarde » ou encore « Était-elle recherchée par la police? », ou encore le pire d’entre tous : «Elle menait une existence dangereuse». Ces étiquettes ont fait en sorte que la société en général croit que nos femmes et nos filles ne sont que des prostituées, des toxicomanes et des auto-stoppeuses et que par conséquent, elles ne sont dignes ni d’intérêt ou d’efforts.

Ce n’est pas vrai : Tamara est aimée, elle l’est maintenant et le sera pour toujours. Le gouvernement du Canada a la responsabilité de s’assurer que chaque citoyen soit protégé par les lois de ce pays. Tous les habitants du Canada ont le devoir de vivre en paix, dans le respect des droits fondamentaux de chacun(e), notamment en ce qui concerne la sécurité et la justice. L’heure de la justice, de la reddition des comptes, de l’égalité et de la véritable réconciliation est venue.”

Gladys Radek, Cercle du conseil national des familles, l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées

“Nous demandons aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, en consultation et en collaboration avec les survivants, les peuples autochtones, et les éducateurs, de :  i. rendre obligatoire, pour les élèves de la maternelle à la douzième année, l’enseignement d’un programme adapté à l’âge des élèves portant sur les pensionnats, les traités de même que sur les contributions passées et actuelles des peuples autochtones à l’histoire du Canada; ii. prévoir les fonds nécessaires pour permettre aux établissements d’enseignement post-secondaire de former les enseignants sur la façon d’intégrer les méthodes d’enseignement et les connaissances autochtones dans les salles de classe; iii. prévoir le financement nécessaire pour que les écoles autochtones utilisent les connaissances et les méthodes d’enseignement autochtones dans les salles de classe; iv. créer des postes de niveau supérieur au sein du gouvernement, à l’échelon du sous-ministre adjoint ou à un échelon plus élevé, dont les titulaires seront chargés du contenu autochtone dans le domaine de l’éducation.”

Recommandation 62, Commission de vérité et réconciliation du Canada

« Ma réponse a toujours été : Pourquoi faut-il toujours se le remémorer? Parce qu’il s’agit de commémorer les personnes qui ont été victimes d’un grand crime. Pourquoi ne dites-vous pas aux États-Unis de « se remettre » du 11 septembre ? Pourquoi ne dites-vous pas à notre pays d’ « oublier » tous les vétérans qui sont morts pendant la seconde guerre mondiale, au lieu de leur rendre hommage une fois par an ?

Nous ne devrions jamais oublier, même s’Ils ont déjà appris quelque chose, car cela fait partie de notre identité. Ce n’est pas seulement une partie de ce que nous sommes en tant que survivants, enfants de survivants et parents de survivants, c’est une partie de ce que nous sommes en tant que nation. Et cette nation ne doit jamais oublier ce qu’elle a fait à ses citoyens les plus vulnérables ».

Le sénateur Murray Sinclair, lorsqu’on lui a demandé de répondre à ceux qui demandent pourquoi les autochtones ne » se remettent » pas de l’expérience des pensionnats :

« Le racisme est omniprésent à tous les niveaux et dans toutes les structures de la société canadienne … et il crée, complique, perpétue et reproduit des situations d’itinérance autochtone dans tout le Canada. »

Jesse Thistle, auteur de « From the Ashes »

Les Hamiltoniens doivent devenir antiracistes au lieu d’être non racistes. Nous devons briser nos silos, nous éduquer et soutenir activement le mouvement antiraciste au sein de notre communauté. Nous devons avoir des conversations difficiles avec nos familles, nos amis et nos collègues. Chacun de nous a un rôle important à jouer dans ce combat.